Visite du chantier du Métro à Laval

Grandes lignes

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Le prolongement comprendra trois stations: Cartier, Concorde et le nouveau terminus Montmorency. Le terminus Montmorency comprendra un garage souterrain pour cinq rames, situé en dehors d'un éventuel prolongement bouclant la ligne 2 à Côte-Vertu.

La traversée sous la rivière des Prairies est effectuée au travers du roc, sous le lit de la rivière, en amont du pont Ahuntsic. La seule différence notoire est la méthode de construction, en utilisant une machine fraiseuse autrichienne, plutôt que le dynamitage. Des injections consolidatrices ont été effectuées dans le lit de la rivière durant l'été 2003.

Les travaux à Henri-Bourassa sont spécialement ardus, du fait de la complexité du réseau souterrain à cet endroit:

La nouvelle configuration de Henri-Bourassa en terminus partiel (une rame sur deux en pointe) impliquera également :

Des nouvelles normes de sécurité anti-incendie font que les stations sont toutes munies d'une sortie de secours, ainsi que les tunnels (intervalle de 750 mètres).

Visite du chantier


La fouille de la station Montmorency
(Vue regardant vers l'est)

En novembre 2003, j'ai eu le privilège de participer à une visite du chantier des stations Montmorency et Concorde.

Nous nous présentons donc au bureau de chantier de la station Concorde, où nous avons droit à un petit laïus de la part de l'ingénieur qui sera notre guide. Puis c'est la séance d'habillage où on nous fait chausser des bottes de sécurité, un casque et un baudrier réfléchissant.

Montmorency

Pour commencer, nous allons brièvement en auto à la station Montmorency, que nous ne visiterons pas en détail, malgré l'alléchance du chantier.

On aperçoit, au fond, juste devant la grue, le débouché du tunnel vers Concorde.

L'élargissement dans le roc marque l'emplacement des quais. L'arrière-gare, au dessus laquelle nous nous trouvons, commence au camion blanc. Enfin, sur la droite, on aperçoit les tunnels menant au garage.

La température n'étant guère clémente (le vent est glacial), nous sommes rapidement invités à retourner dans les autos, puis nous retournons au chantier de la station Concorde, que nous visiterons plus profondément...

Au cours du voyage de retour, l'ingénieur nous pointe les bornes bleues marquant les colonnes sèches de l'alimentation anti-incendies qui ont déjà été installées.



Détails; voir légende ci-dessous.
(Vue regardant vers l'est)

Vue plus générale; on aperçoit le CÉGEP au fond,
juste au dessus du débouché du tunnel.
(Vue regardant vers l'est)


Au premier plan, l'arrière-gare
La station se trouve en arrière plan.
Sur la droite, partent les tunnels d'accès au garage.
(Vue regardant vers l'est)

Détail de l'accès au garage
(Vue regardant vers l'est)

Concorde


Le puits d'accès à la station Concorde. La station et le tunnel se trouvent en tréfonds d'immeubles; on notera l'épaisseur de roc au dessus de la voûte.
(Vue regardant vers l'est)

Descente vers Hadès

Arrivés au chantier de Concorde, nous nous inscrivons avant d'entrer en tunnel. Tout le personnel se trouvant dans le chantier est doté d'un numéro figurant sur des jetons métalliques accrochés à un tableau. Nous signons, et retournons nos jetons respectifs. Puis, après avoir traversé la cour du chantier, nous descendons un abrupt petit escalier très mal protégé du vent par des bâches translucides, non sans avoir pris une photo depuis la surface (à droite:).

Le fond de la fouille est tout de même à 20 mètres de profondeur. On notera que le tunnel ne se gêne pas pour passer sous les immeubles (chez-nous, le droit de propriété ne s'étend pas au sous-sol).


La fouille de la station Concorde


Le bringuebalant et raide escalier d'accès
(Vue regardant vers le sud)

Vue du fond de la fouille
(Vue regardant vers l'est)

« Du haut de cette rampe, quarante mille
camions de déblais vous contemplent! »
(Vue regardant vers le nord)

Le béton de la voûte de la station est très mince
et ne joue aucun rôle structurel.
(Vue regardant vers l'est)

Détail du roc.
(Vue regardant vers le nord)



Le mur sud est constallé de glaçons; on notera
le grillage boulonné devant le roc
(Vue regardant vers l'est)
La visite commence en direction de la station Cartier, vers Montréal. Des ouvriers sont au travail à démanteler un énorme ventilateur installé au sommet de la coûte de la station.

Dans le but de protéger les ouvriers et l'équipement contre l'effritement du roc, il a été recouvert d'un grillage métallique solidement ancré au moyen de boulons d'ancrage.

On notera que l'extrémité du bétonnage de la voûte est recouvert d'isolant en polyuréthane expansé.

La voûte, sous le roc, ne tient aucun rôle structurel, celui-ci étant assuré par le roc lui-même. En fait, les voûtes pourraient très bien être laissées à nu, mais cela risquerait d'exposer les rames et les voyageurs à des chutes de gravillons se détachant du roc.

Le béton aide également à canaliser les fuites d'eau vers des conduits d'évacuation.

La station en construction


Vue du tympan de la station. Les quais sont grossièrement finis.
(Vue regardant vers l'est)

Nous pénétrons ensuit sous la voûte, dans la moitié sud de la station.

Les quais ne sont pas encore coulés, seulement un grossier remplissage en béton laissé à nu.

Des conduites d'eau et d'air comprimé longent une niche qui recevra éventuellement des conduits électriques.

Chaque extrémité des stations est aménagée en local technique où sont installés les équipements de signalisation et de communication. Dans ces locaux débouchent les divers conduits courant le long des voies. Le personnage le plus à droite dans la photo ci-contre est vis-à-vis l'emplacement de ce local technique.

On notera la coûte du tunnel qu est légèrement rehaussée à environ 15m du tympan. C'est pour ménager une ouverture suffisante au conduit de ventilation qui se raccorde au tunnel à cet endroit.


Partie est de la station.
(Vue regardant vers l'ouest)

Partie ouest de la station.
(Vue regardant vers l'est)

Dans la partie ouest de la station, afin de répondre aux nouvelles normes anti-incendie, une sortie de secours a été aménagée.

Les différentes parties de la station coulées à différentes étapes sont déparées au moyen de membranes en caoutchouc noyées dans le Béton.


Issue de secours sur le quai nord
(Vue regardant vers le nord)

Détail du joint en caoutchouc; on regarde en
direction du petit local technique à l'extrémité
sud-ouest de la station. Le niveau du futur quai
se trouve approximativement au centre de la photo.
(Vue regardant vers l'ouest)

On voit bien le profil en cuvette de l'interstation.
Le radier est coulé en tout dernier lieu, ce qui fait
grandement apprécier les bottes de caoutchouc
qu'on nous a fournies...
(Vue regardant vers l'ouest)

Le béton est quasiment lisse comme un miroir...
(Vue regardant vers l'est)

Puits de ventilation


Le puits se branche juste à l'est de la station, sur le côté nord du tunnel.
(Vue regardant vers l'ouest)

Le puits de ventilation permet d'éviter que les grands mouvements d'air consécutifs au mouvement des rames se répercute dans la station. Il se raccorde par un tunnel d'environ une quarantaine de mètres de longueur, et débouche à la surface. Il sera muni de volets permettant de le refermer complètement, par exemple lors d'opérations de désenfumage.




(Vue regardant vers le sud)


(Vue regardant vers le haut)

Construction du tunnel



(Vue regardant vers l'ouest)

Le tunnel est tout d'abord foré dans le roc, par dynamitage. Des trous sont forés, puis bourrés d'explosifs, et les déblais sont évacués. Ils ont été entassés sur le site de la station Montmorency pour être ultérieurement réutilisés partout où du remblayage s'avèrera nécéssaire.

Ensuite, des coffrages mobiles sont placés sous la voûte, et du béton y est injecté. La longueur couverte par chaque coulée est de 15m.



(Vue regardant vers l'ouest)


(Vue regardant vers l'est)

Préparations pour le coulage du radier.
On notera, sur les piédroits, les guides de la
lame de nivelage du radier.
(Vue regardant vers l'est)

Une fois la voûte et les piédroits terminés, on procède au bétonnage du radier.

On notera sur les deux vues ci-dessus et ci-contre, à droite, une portion de la voûte surélevée (raison à déterminer).

Bétonnage du radier


Juste avant la coulée du béton maigre. Le renflement du gravier est causé par la présence du drain, d'un diamètre d'environ 30 centimètres. Il s'agit d'un drain étanche, et non pas d'un drain français. Ce drain n'est pas installé dans l'axe du tunnel, mais dans l'axe de la voie nord.
(Vue regardant vers l'ouest)

Une des principales caractéristiques du Métro de Montréal est que les voies sont posées à même le radier. Ce dernier est donc réalisé avec la plus minutieuse des précisions, dont la tolérance est de l'ordre du millimètre.

Le radier est d'une épaisseur d'environ 50 cm, et est coulé sur un lit de gravier déposé sur le roc mis à nu. Un drain court longitudinalement pour évacuer les eaux au moyens de regards disposés régulièrement.


Le béton maigre, frais coulé.

Le béton maigre vient tout juste d'être coulé, et
les ouvriers sont occupés à ajuster les bâches
recouvrant celui-ci.
(Vue regardant vers l'ouest)

Il est coulé en deux parties, d'abord une partie de béton maigre, puis du béton de meilleure qualité nivelé très précisément au moyen d'une lame ajustable courant sur des supports ancrés dans les piédroits, et ajustés minutieusement. Peu après la coulée, il est poli au moyen d'une polisseuse, ce qui lui donne un fini luisant.


La lame de nivelage. Le plastique empêche le
fissurage du béton lors de sa prise.
(Vue regardant vers l'ouest)

Un ouvrier vérifie la tuyauterie qui sera noyée
dans le béton de la niche.
(Vue regardant vers l'ouest)

Détail de la niche:
à droite, on peut aperçevoir le détail de la fixation des tuyaux de guidage (la barre horizontale au milieu de la photo, dont l'ajustement est réalisé au moyen des boulons la supportant), ainsi que la planche moulant la rigole longeant le bas du trottoir.
Au fond, on peut apercevoir les tuyaux d'alimentation pour la lutte anti-incendie; ils remontent chacun dans leur niche, et sont reliés entre eux par un gabarit maintenant le bon espacement pour monter le dévidoir à boyau et les vannes.
Finalement, le tuyau orange et gris remontant vers le haut, en bas à gauche de la photo est un conduit vers une balise commandant le recalage du compte-tours du pilotage automatique des rames, balise placée sur la voie.
(Vue regardant vers le nord)

Le béton est ensuite recouvert d'une feuille de plastique et est convenablement arrosé lors de la prise, pour éviter son déssèchement. Des rainures sont ensuite ménagées avec une scie pneumatique pour contrôler le fissurage éventuel de la dalle.

La lame de nivelage. Les ouvriers viennent tout juste de finir de poser les guides ancrés aux piédroits, et se préparent à commencer à couler le béton.

La lame est stoppée au droit d'une niche de tirage où sera aménagé un poste de lutte contre les incendies, où des ouviers sont en train de poser les conduites d'eau qui seront noyées dans le radier, pour rejoindre l'autre niche correspondante de l'autre côté du tunnel.

Exceptionnellement, cette niche n'est pas alimentée par une colonne sèche depuis la surface, mais depuis la colonne sèche du point d'eau à l'extrémité du quai de la station.


Les feuilles de plastique sur le béton.
Notez le démontage des supports de nivellement.
(Vue regardant vers l'est)

Une polisseuse à béton.
La voûte suinte par endroits.
(Vue regardant vers l'ouest)

La prise du béton est ensuite minutieusement bichonnée pour éviter l'apparition de fissures : des boyaux d'arrosages sont disposés régulièrement, puis des feuilles de polyéthylène sont disposées pour éviter l'évaporation.

Ici, le béton se doit d'être de la meilleure qualité possible: la voie posée directement sur le radier ne saurait souffrir du moindre effritement ou de la moindre craquelure. Pour cette raison, il est scié régulièrement au moyen d'une scie pneumatique.


On notera, ici, au premier plan, un panneau au sol.
Ce panneau recouvre le puisard recueuillant les
eaux de ruissellement pour le drain noyé sous
le radier. (La mauvaise qualité de la photo est
due à l'utilisation accidentelle du flash).
(Vue regardant vers l'ouest)

La scie à béton pneumatique.
On notera l'enrobage de glace discret et
de bon goût qui l'habille...
À l'arrière-plan, on remarquera le boulonnage
des supports de nivellement.

Une fois le radier bien pris, on procède ensuite à l'installation des conduits électriques. Ces conduits en plastique sont disposés en matrice, séparés par des supports en plastique, puis ensuite noyés dans le béton, constituant également un trottoir.


Le radier terminé. Il ne reste plus qu'à couler
les trottoirs contenant les conduits.
(Vue regardant vers l'est)

On aperçoit, à droite, les ballots de conduits
prêts à être installés. On notera l'emplacement
du trottoir, dont le béton est irrégulier, et marqué
par une rigole contenant l'eau de ruissellement.
(Vue regardant vers l'est)

Les trottoirs et les conduits électriques


Au dessus des conduits, deux conduites temporaires d'eau et d'air comprimé, pour les besoins du chantier.
(Vue regardant vers l'est)

De part et d'autre des voies, courent le long des piédroits deux trottoirs enrobant des conduits électriques destinés à recevoir les câbles de télécommunication, de signalisation, d'alimentation en courant de traction et d'éclairage.

Ces conduits débouchent dans des niches de tirage aménagées à chaque point de matériel à incendie.

(On se référera au bétonnage du radier pour voir les détails d'une niche de tirage).


La grappe de conduits, prêts à être noyés
dans le béton.
(Vue regardant vers l'est)

Une autre vue du tunnel, avec les grappes de
conduits prêts à être enrobés de ciment.
On aperçoit au premier plan une plaque recouvrant
l'accès au drain, de même qu'une rigole
pour recueuillir l'eau.
La grande lumière, au fond, se trouve à
l'emplacement du coffrage de l'ouvrage
auxiliaire Saint-Claude.
(Vue regardant vers l'est)

Les conduits sont empilés, avec un intervalle suffisant pour laisser passer le ciment lors de la coulée; des cales en plastique servent à conserver l'intervalle, et les conduits sont maintenus en place par une barrette retenue par un écrou vissé sur une tige filetée.

Les conduites pneumatiques et d'eau qui longent les piédroits seront enlevées, de même que l'éclairage au mercure qui sera remplacé par des luminaires à tubes fluorescents.

L'ouvrage auxiliaire Saint-Claude


Vue générale des coffrages.
(Vue regardant vers l'est)

Ainsi nommé par le parc dans lequel il débouche, cet ouvrage spéciale combine un puits de ventilation forcée, un poste d'épuisement des eaux, une sortie d'urgence et un poste de redressement (à confirmer).

Lors de la construction, une rampe hélicoïdale y a été aménagée pour permettre l'accès à deux front de taille supplémentaires.

Le bétonnage n'est pas encore commencé, d'où les coffrages soutenus par une forêt de colonnes télescopiques.


On aperçoit les poutres maintenant
les tôles du coffrage
(Vue regardant vers le haut)

On peut également discerner les tiges de
renforcement qui armeront le béton. L'éclairage
intense évoque les coulisses
derrière un décor de théâtre...
(Vue regardant vers le haut)

Le radier n'est pas bétonné au droit de l'ouvrage auxiliaire, ce qui nous permet de voir sa structure: 50 cm de béton posé sur un lit de gravier couvrant le roc nu.
(Vue regardant vers l'ouest)

À cet endroit, on distingue le tunnel qui continue au delà des poutres et des coffrages. Mais nous rebroussons chemin ici, pour aller exporer le tunnel à l'ouest de la station Concorde, pas encore bétonné (les photos de cette partie sont postées ci-dessus).



Le tableau d'honneur, où sont identifiés tous les occupants du tunnel.
Cliché Marc Dufour
Et en ressortant, on ne manque pas de se désinscrire du tableau d'honneur en passant...

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